Les superordinateurs Cray
animent le 7e art

30.08.2023 - Documentaire

Aujourd'hui

Par Anne-Sylvie Weinmann, avocate et data scientist.


Un Cray 1S/2300 et un Cray X-MP/48 exposés au Musée Bolo

Le Cray X-MP/48 et ses coussins d’amour les plus chers du monde, raconte l’histoire | © Musée Bolo

Des superordinateurs Cray dans un rôle inhabituel!

Aujourd’hui sort THE LAST STARFIGHTER (Digital Pioneers – Part 2), la seconde partie du documentaire Digital Pioneers, consacré à l’histoire du studio Digital Productions, qui a révolutionné l’image de synthèse dans les années 80 à travers divers films.

Un immense Bravo! Thomas « Gorkab » Martin pour votre passionnant documentaire sur les coulisses de « The last Starfighter » (1984), film innovant aux effets visuels et vaisseaux spatiaux réalisés grâce aux ordinateurs alors les plus puissants du monde: les Cray.

Écouter les pionniers visionnaires du studio Digital Productions raconter avec une passion intacte le développement de ces images de synthèse est un régal.

Des pages blanches d’un nouvel usage de l’ordinateur écrites à l’encre de leurs compétences et talents, leur audace, leur ténacité, leur créativité, leur ingéniosité; et cela sans souris, l’utile périphérique n’ayant pas encore conquis le monde! souligne l’un d’entre eux.

Quand les superordinateurs Cray remplacent les maquettes et animent le 7e art, un exploit numérique rendu possible par la puissance computationnelle des superordinateurs Cray, machines généralement dédiées au calcul scientifique:

« Dans ce domaine naissant de l’animation par ordinateur, où il n’y avait qu’une poignée d’entreprises dans le monde qui essayaient de faire de l’animation par ordinateur à des fins de divertissement, le fait que chez Digital Productions on ait un Cray était un peu insensé. Donc, c’était un endroit très excitant où se trouver! » souligne Michael Kory, modeleur 3D et designer (55:00, traduction)

Digital Productions a d’abord utilisé un Cray-1S en attendant que le Cray X-MP acheté initialement soit disponible. Des superordinateurs de la même gamme que ceux qui accueillent les visiteurs du Musée Bolo et qui illustrent les récits, parfois cocasses, des pionniers de Digital Productions:

« La configuration physique du Cray, si vous la regardez d’en haut, ressemble à la lettre C… Il y a aussi à l’extérieur ces choses qui ressemblent à des sièges, avec coussinets sur le dessus pour ne pas vous blesser si vous tombez. Et quelques fois lors de nos nuits blanches j’ai dormi dessus! » dévoile Gordon Gard, ingénieur logiciels (2:40, traduction).

Une tour en forme de C, non par choix esthétique, ni pour C comme Cray, mais pour une question de physique. Impératif: maximiser la vitesse de circulation de l’information dans le câblage, les électrons ne pouvant aller plus vite que la vitesse de la lumière, il fallait réduire la longueur des fils au strict minimum!

Merci d’avoir intégré les trésors du Musée Bolo dans ce moment d’histoire vivante de l’informatique et du numérique!

Un documentaire captivant, une heure enrichissante de plongée dans l’histoire du numérique, avec en arrière-fond une musique, inattendue, sublime, délicatement aérienne!

Un Cray X-MP miniature et sa forme en C caractéristique | © Musée Bolo


C’est quoi, un superordinateur Cray?

Réponse dans THE LAST STARFIGHTER (Digital Pioneers – Part 2) dès la minute 2:03, ainsi qu’en mots et en photos sur Mémoires vives, en attendant une visite libre ou guidée du Musée Bolo, une occasion unique de découvrir l’exposition temporaire: Seymour Cray, le Superman des superordinateurs.

Pour en découvrir davantage

Thomas Martin, LES ANNÉES TRIPLE I (Star Wars, TRON, Westworld, LOOKER) (Digital Pioneers – Part 1) – 03/10/2022

Chaîne Youtube de Thomas « Gorkab » Martin, CGM, Les origines de l’image de synthèse au cinéma